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Aujourd’hui la technologie est au cœur de nos actions et contribue souvent à faciliter notre vie. Elle arrive à s’intégrer dans des domaines auxquels nous n’aurions jamais pensé. D’ailleurs, notre PDG à Banj parle souvent de mettre la technologie au service de l’entreprenariat. Mais derrière ces mécanismes, qui deviennent rapidement nos habitudes et s’accrochent à notre mode de vie, se trouve le travail acharné d’individus, principalement des jeunes, qui font travailler leurs méninges pour créer, innover ou améliorer notre train train quotidien. Dans la perspective de continuer à encourager de telles avancées, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), par l’entremise du Bureau régional de la Caraïbe et de l’Amérique latine, a organisé la 6ème édition du concours Hackathon (médiathon). Cette dernière, qui s’est déroulée entre le 29 septembre et le 1er octobre 2018 à Port-au-Prince, eut pour objectif  de favoriser la création et le développement de produits et services d’information innovants, en phase avec l’évolution des technologies (notamment mobiles) pour répondre aux besoins des populations. De cette compétition, trois (3) équipes en sont sorties gagnantes : Diskob, le premier lauréat, Push up, en deuxième place et An n Pwoteje n, terminé troisième du concours. Cette expérience fut très enrichissante si l’on croit les témoignages de certains gagnants: Jeune chanteuse, Vanessa Jeudi est la seule femme du groupe Diskob. Souvent exposée aux préjugés de notre société machiste, Vanessa fait toujours de son mieux pour laisser marque de son passage. Imposante et dynamique, c’est elle qui initia les autres membres du groupe à la participation au concours Hackathon 2018 de l’OIF : « Cette compétition fut pour moi, ainsi que pour les autres membres de Diskob, l’un des plus gros challenges à surmonter. En effet pendant 72 heures d’affilé nous avons dû quasiment faire un trait sur le sommeil, les loisirs et même couper lien avec le reste du monde pour pouvoir mettre sur pied un prototype dans un temps record. En fait, nos efforts ont été valablement récompensés puisqu’on a été élu premier lauréat du concours !» Si l’on croit les propos de Beethoven Pierre (un autre membre de Diskob), cette épreuve a su révélé en lui des compétences qu’il ne soupçonnait même pas « Nous n’étions que quatre (4) au début. Notre cinquième membre était l’un de nos adversaires lors du concours. Voyant notre faiblesse en matière de codage mais surtout l’importance de notre projet, Etienne décida de nous aider et c’est grâce à lui que nous sommes arrivés jusque là. D’ici là, je commençais à m’intéresser encore plus à la technologie mais surtout au codage. Maintenant, je suis en train de suivre des cours pour me perfectionner sur le sujet». Sylvio Maurissaint, quant à lui, membre de An n pwoteje n, pense que des initiatives comme celle-ci devraient se réaliser beaucoup plus souvent et dans d’autres zones du pays. « Les membres de An n pwoteje n habitent tous à Gonaïves. Nous avons donc temporairement déménagé à Port-au-Prince afin de participer au concours et nous ferions de même pour le programme d’incubation. Je pense que ces programmes, parfois décentralisés, permettraient à beaucoup plus de jeunes d’exposer leurs talents et leur donner un élan dans l’épanouissement de leur carrière en tant que professionnel ou tout simplement comme jeune entrepreneur. » Le mardi 22 février 2019, une conférence de presse, organisée dans les locaux de Banj, avec l’association de l’OIF, a donné officiellement le coup d’envoi du programme d’incubation de ces trois startups. A présent, tous ces jeunes sont membres et fréquentent les locaux de Banj, pour une durée de trois (3) mois. « Cela me donne encore plus de motivation pour continuer ce qu’on avait commencé. J’apprécie énormément le suivi qui se fait après le concours et cela va beaucoup faciliter la réalisation de notre projet. » dixit Vadimir Ben, développeur au sein de Push up. Ces jeunes entrepreneurs ont pratiquement les mêmes attentes de l’incubation; comme celle de voir leur prototype complètement opérationnel et disponible sur le marché. Et c’est pour eux un immense privilège de faire partie, même pour un temps limité, de l’un des pionniers en matière d’incubation et d’accélération de la place. Tout ceci nous montre que le pays regorge de talents, de gens prêts à faire bouger les choses. C’est l’une des raisons pour lesquelles Banj continue de renforcer l’écosystème entrepreneurial, par le biais de programmes comme celui-ci, pour  redonner une meilleure image à Haïti. Lora Colbert
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